Étant habituée de passer entre 50 et 60 heures à mon bureau lorsque je travaille, il a fallu que je réagisse rapidement lors de mon arrêt de travail afin de ne pas trouver le temps trop long dans ma chaumière. J'ai rapidement trouvé un bureau de substitut au A&W au coin de la rue. Pendant de longues semaines, ce fut la seule chose que je pouvais manger et même là, juste le fait de sortir de la maison me faisait un bien énorme.
Le Mozza burger a dû me sauver de la dépression majeure. Je n'ai jamais compris pourquoi c'était la seule chose protéinée que pouvait supporter mon estomac capricieux.
Alors, aujourd'hui, je continue à vivre une relation très intime avec l'ours brun. Et parler de mon attrait au verre givré n'est qu'un prétexte pour pouvoir exposer ce que j'y ai vu cet après-midi.
Une dame assise en face de moi était accompagnée de son enfant. J'en ai déduis que c'était son enfant car seule une mère peut avoir des yeux aussi amoureux de sa progéniture. Jusque là, tout semble ordinaire. Sauf que le bambin en question n'était pas du tout comme les autres bambins. Premièrement, la dame blanche avait sur ses genoux un petit garçon d'environ un an et demi qui n'avait rien de blanc; j'oscille entre l'Inde ou le Sri Lanka. Il était très foncé et à constater la couleur de sa mère, il n'y avait aucune dilution. Donc, il devait être adopté. Ici, encore ce n'est pas une situation extraordinaire. Là où intervient la magie de la situation est qu'à force de regarder sous mes cils ce bambin, je commençai à réaliser qu'il n'avait rien de très normal. Il avait les deux petites mains recourbées vers l'intérieur et elles ne bougeaient pas beaucoup. Il n'émettait aucun son; fait assez étrange si on considère qu'à cet âge-là, les enfants ne tiennent pas en place. Mais pour sourire à sa mère, ça, il savait!
J'étais totalement absorbée par cette scène. Je fus même démasquée, la mère devant être à un cheveux de me demander si j'avais un problème. J'aurais peut-être pu alors lui expliquer que si je les regardais ainsi, c'est que je les trouvais si beaux ensembles. Les yeux de la mère étaient plongés dans les yeux de son enfant d'une manière si amoureuse qu'il était difficile de ne pas remarquer la chose. Et l'enfant, semblait totalement sécurisé par l'attention que lui portait sa mère.
C'était beau et il en fallu de peu pour que mes émotions ressortent entre une bouchée de Mama burger et une gorgée de mon verre givré.
Je me mis à songer à combien il y a des gens qui sont faits pour prendre soin des autres et à combien il y en a qui ont juste leur propre derrière à torcher et qui échouent magistralement à le faire. À combien il y a des gens qui font des enfants sans se soucier des conséquences et qui n'ont aucunement la capacité parentale alors qu'il y a tant de gens qui sont tellement prêts à aimer un enfant qu'ils vont en choisir un, malgré l'handicap et la différence et vont essayer de lui donner le meilleur de ce qu'ils ont et sont.
Cet après-midi, sans le savoir, alors que je croyais me rendre dans un endroit qui me nourrirait la bedaine, ce fut mon âme qui fut nourrie; ce qui est précieux ne coûte pas toujours très cher!
2 commentaires:
Il est très beau, ton billet.
À ton tour, tu nourris mon âme en écrivant ainsi. Il y a parfois de ces scènes...
Merci!
J'imagine que la vie nous apprendra toujours les leçons de la vraie vie...
Histoire très touchante, mais combien humaine...
Merci à toi!
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