Dans le monde de Richard Glenn

Cette semaine, je me suis décidée et je suis finalement allée voir une medium qui "supposément" transgresse les lois physiques connues de notre monde pour parler avec des êtres décédés.

Étant une fan finie de la défunte série X-Files, mon credo a longtemps été "I want to believe" sauf que mon esprit critique m'a souvent fait des jambettes quant à ce pouvoir aveugle.

Prenant la chose à demi comme une expérience, à demi comme une perte d'argent assurée me voilà me dirigeant dans le monde de l'ésotérique.

Ici, on comprendra que matante malgré son scepticisme espère quand même pouvoir accéder au monde éthérique et pouvoir avoir une conversation avec quelqu'un. Disons que les disparus ne manquent pas dans ma situation.

-Avec qui vas-tu essayer de parler? m'a-t-on demandé. Ton fils? Ton père? Ton amie?

-Ben, je ne sais pas vraiment si c'est comme cela que ça fonctionne. Je ne suis pas certaine qu'il y a un GPS céleste qui attire les gens aussitôt qu'on arrive chez madame Minou.

Comme si lorsqu'on appelait, ça se bousculait au portillon. Ne sont-ils pas occupés de l'autre côté à parfaire leur karma, à apprendre une langue étrangère nécessaire à leur prochaine incarnation, ou que sais-je, ventiler Dieu avec des feuilles géantes lorsqu'il fait trop chaud?

J'avais un espoir secret il est vrai. Et si...Et si c'était vrai. Quels seraient les messages?

Et finalement, je me dis, peu importe qui viendra, que ce soit grand-père Phillias que je n'ai jamais vraiment connu ou tante Aglaé qui se présente, le but de l'expérience est de constater qu'il y a vraiment une vie au-delà de notre dimension. Ce serait déjà un bon départ. Je me dis que quelqu'un se présentera sûrement, point à la ligne. À savoir qui, je laisse ça à la destinée.

Me voilà donc, toute pimpante chez Medium X qui est fort réputée (si je me fie aux mois d'attente avant d'accéder à un rendez-vous). 

Ça ne prend qu'une petite minute avant qu'elle ne me pète ma balloune.

Elle me demande le noms des défunts que je veux contacter.

Première prise.

Trop facile de broder ensuite une histoire autour des liens, des départs. Psychologie 101.

Mais quelle chance que j'aie, ils sont tous là.

Mon fils.

Mon père.

Mon amie.

Même une geisha qui s'est entrée des semblants de tiges à brochettes dans les cheveux se trouve avec tout ce beau monde.

Mais que de chance!

Et là, commence la discussion. Ô que sont beaux les messages!

Mon fils est fâché d'avoir été réexpédié de l'autre côté alors qu'il s'en venait faire sa mission, "comme un petit soldat" mentionne-t-elle. Il dit que les médecins se sont trompés et ne lui ont pas laissé sa chance. (après qu'elle m'ait demandé comment il était parti)

Mon père lui, paraîtrait-il passe son temps dans une académie de musique....Tiens, tiens, tiens! Ça colle au personnage excepté le fait que mon père de son vivant n'était ni très fier et ni très orgueilleux tel qu'elle le mentionne. 

Prise deux.

Ma copine Stéphanie, elle n'a pas eu encore assez d'énergie pour me faire le signe demandé sur son lit de mort. Mais ça viendra, ça viendra...

Je fais grâce des autres messages. Certains étaient assez probants, d'autres nébuleux. Cependant, aucun, je dis bien aucun message ne pouvait s'adresser de manière personnelle à moi. Aucun message qui fasse, oh oui, c'est vraiment lui, ou c'est vraiment elle.

Obnubilée par le jeu, je n'ai aucunement pensé à demander pourquoi, je ne pouvais pas avoir de messages clairs que seule moi pouvait comprendre. Serait-ce si difficile pour eux?

No way. Prise trois.

Retirée au bâton.

Je suis revenue chez moi avec mon petit bonheur en -dessous du bras en me disant que ce n'était malheureusement pas cette journée-là que je parviendrais "to believe"...