jeudi 31 mars 2011

Pâques en avance!

Mon fils commence à dire plein de nouveaux mots. Et comme tout bambin de deux ans, il affectionne particulièrement le non, le mot caca et le mot gâteau.

Difficile de savoir à quoi s'en tenir quand il ponctue ses courtes phrases d'une négation entre deux affirmations.

Alors que nous sommes dans la baignoire et qu'il s'amuse à essayer de me faire entrer un canard à lunettes à pois dans le nombril, il me dit "caca".

-Chocho, est-ce que tu as envie de faire caca?
-Nooooooooon!
-Tu le sais, on ne fait pas caca dans le bain.
-Nooooooooon, pas caca.

Et tout d'un coup, je vois flotter une O'Henry mêlée à la mousse de bain. Et puis des Closet. Et toute la chocolaterie au grand complet.

Son visage est devenu, tout d'un coup, très angélique.

J'sais pas pourquoi!

lundi 7 mars 2011

Banque(route) des cellules souches de sang de cordon

Lors d'une des mes visites régulières à Ste-Justine pour mon suivi de grossesse, on me proposa, comme on propose à toutes les futures mamans de faire don de mon sang de cordon à Héma-Québec.

- C'est gentil de me le proposer mais à ma dernière grossesse, j'ai rempli le formulaire de cent douze questions en trois exemplaires pour me faire recaler en dernier temps à cause de la césarienne. Donc on va tout de suite conclure en disant que je ne suis pas éligible.

( Lors d'une césarienne, on ne peut récolter le sang de cordon à cause d'un hypothétique problème avec la stérilité en salle d'op ou un truc du genre.) J'avais l'impression d'avoir récolté un C- à un examen important, moi qui me faisais une joie d'en faire profiter un enfant dans le besoin.

-Aimeriez-vous alors le donner pour la recherche?

-Je ne sais pas trop, j'avais peut-être pensé à le garder pour moi, dans une banque de sang de cordon. Juste au cas...

Et voilà que l'infirmière qui s'occupe du dossier des dons de sang de cordon et de cellules souches s'y trouvant se retrouve à me péter ma balloune en plein visage.

-Vous devriez prendre plus d'informations si jamais ça vous intéresse car c'est cher et en plus, advenant une maladie redoutable, ici à Ste-Justine, on ne l'utilise pas.
- ?
- Le fait est que si votre enfant développe une maladie, les cellules contenues dans le sang de cordon peuvent être également atteintes de gènes défectueux alors elles ne peuvent être utilisées...

Si je comprends bien, en décidant d'entreposer mes cellules et mon sang de cordon, je paie un prix exorbitant à une compagnie X, comme si j'achetais une assurance vie biologique pour ma progéniture. Et voilà qu'on me dit qu'en cas de nécessité de ces dites cellules pouvant hypothétiquemenet la guérir, un des plus grands hôpitaux pour enfants du Canada n'acceptera pas de les utiliser. Cette affirmation me laisse pantoise.

Alors dans quel cas seront-elles utilisées?

Et celles qui en font don à Héma-Québec? Comment être alors certains qu'elles ne seront pas un jour reliées à une maladie grave développée par le bébé donneur? Je m'y perds.

Je suis repartie chez moi avec la documentation en disant que j'allais y réfléchir.

En regardant la belle brochure d'une compagnie montréalaise qui procède au développement de l'entreposage du sang de cordon et des cellules souches contenues dans celui-ci, je me sens le dindon de la farce.

J'ai finalement accepté de donner mon sang de cordon aux chercheurs de Ste-Justine puisque je ne suis pas éligible à le donner à Héma-Québec.

Si je l'entrepose, c'est pour y avoir accès en cas de drame. Et voilà qu'on me dit qu'en cas de drame, on ne pourra l'utiliser.

Le mariage entre la technologie et le capitalisme est souvent hypocrite. Dommage!


(Selon les données proposées sur le site de OVO Fertilité, la conservation de sang de cordon et de cellules souches peut coûter entre 2200$ et 4250$ la première année avec des frais d'entreposage de 220$ par année, de 2000$ pour 10 années ou 3800$ pour 20 ans. Le montant est évidemment majoré pour toute grossesse gémellaire.)