samedi 31 octobre 2009

Jour X - zero

Allez hop! On y va...

Aujourd'hui, j'aurai une pensée pour tous mes chers disparus qui devraient se trouver avec moi pour partager mon bonheur. J'ouvre les dimensions et leur permet pour quelques instants de vivre et d'être à mes côtés.

Allez hop, enfin, plus jamais je n'enfilerai le bonnet de la Ste-Catherine, ça a du bon!

jeudi 29 octobre 2009

2 jours avant jour X

Dernières nouvelles en cascades:

-Ma robe est arrivée, prête et repassée.
-Laszlo a deux dents.
-Chéri croit qu'un essai coiffure est une chose de fille complètement inutile et croit qu'au nuage de spray-net qu'il y a eu dans mes cheveux, je serai chargée double tarif.

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Il y a un autre sujet dont j'aimerais parler mais j'ai peur de le faire publiquement. Comme cet espace est mien et que je n'ai pas l'habitude de m'auto-censurer, j'aimerais y écrire que ma grand-maman paternelle est décédée cette semaine à l'âge de 91 ans. Et comme on connait ma chance légendaire, ses funérailles ont été organisées pour samedi, jour du mariage.

Ça m'attriste énormément de ne pas pouvoir être présente. Je ne peux même pas y aller vendredi soir. Je suis à Montréal, ma famille et elle se trouvent à Québec. J'ai viré cela dans ma tête de tous les côtés à savoir de quelle manière je pourrais y aller, même prendre l'avion aller-retour mais c'est impossible. Je ne peux pas; je n'ai plus assez de temps avec tous mes derniers préparatifs.

S'il y avait quelqu'un dans l'immeuble qui croyait que j'inventais toutes ces histoires de malchance, voilà la couronne du karma.

Je garde un très bon souvenir de mon aïeule, elle était merveilleuse. Mon grand-père étant décédé très tôt, elle a élevé seule sa famille de 8 enfants avec le peu de moyens qu'elle disposait. Elle était généreuse, aimée des siens. Une vraie grand-maman gâteau. Il y a plusieurs années que je ne l'avais pas vue mais les souvenirs que je garde d'elle sont nombreux et nostalgiques.

Mon père, son fils, étant décédé en 2006, je suis absolument convaincue qu'il était dans les premiers répondants sur la ligne d'atterrissage de l'autre côté. J'espère qu'ils sauront à trois, avec mon fils à ailes bien-aimé, nous préserver, Chéri, Fiston et moi de moults autres malheurs.

Pour le reste je lui dis "Au revoir grand-mère", tu es une splendide personne.

mardi 20 octobre 2009

Angoisse textile

Contexte: je me marie dans 9 jours demain et ma robe est toujours chez le couturier. Aucune raison à priori d'avoir la veine du front qui commence à battre, ben voyons, aucune!

Chéri relativise: cré moé, ça va finir que tu vas devoir te marier avec un pantalon en fortrel bleu et un gilet en coton ouaté avec un loup dessus!

lundi 19 octobre 2009

Être dans le twilight


Samedi, à Montréal, c'était la Fête des Anges, commémoration où chaque parent orphelin peut souligner le départ de son petit bien-aimé. C'est un rassemblement très important, du moins pour moi.

Et bien samedi, j'ai tout manqué. J'avais vraiment un pied dedans et un pied dehors.

Nous sommes arrivés en retard, la célébration était commencée. Je devais attendre une amie. Ensuite, nous sommes allés discuter un peu au premier étage; il faisait trop chaud en bas et il y avait trop de monde.

Ils sont toujours en retard, à toutes les années pour lancer les foutus ballons. On s'est dit qu'on avait le temps. On est redescendu à midi, heure prévu du lancer.

Et bien, ils l'avaient déjà fait. Il n'y avait plus personne. Ils étaient tous partis au café.

On ne trouvait pas le café et les beignes.

On est arrivés, il n'y avait plus de beignes, Chéri en a fait une commotion. Il n'y avait plus de place. Nos amis étaient tous entassés dans un coin qu'on ne pouvait pas vraiment atteindre.

C'était une de ces journées où on est toujours décalés par rapport aux autres.

Par chance que j'étais en bonne compagnie et que j'aie des amies compréhensives. Nous avons procédé à un lancer intime.

J'ai emprunté une photo du gros lancer à mon amie. C'était la seule façon de me sentir être présente avec tous les autres.

Moi qui ne suis jamais en retard.

*Snif!*

vendredi 16 octobre 2009

La roue des couleurs


On utilise cet instrument en art.

J'aimerais l'utiliser pour parler de mon amie Anik.

Elle est aussi colorée qu'un automne au mois d'octobre et elle, les couleurs, c'est sa marque de commerce.

Peintre accomplie, elle a su au fil des années tisser son parcours afin de vivre de ce qu'elle aime.

Elle est colorée en action, en paroles et surtout en talent.

Elle s'est jointe à la bloglosphère.

Je suis fière d'elle, de l'énergie qu'elle met dans sa voie et j'aimerais que vous preniez le temps d'aller la découvrir: ici!

La toile fait partie de ma collection personnelle et a été effectuée par Anik lors du décès de mon bébé. En cliquant dessus vous pourrez la voir en gros plan et visualiser tous les détails qu'elle contient.

vendredi 9 octobre 2009

Quincaillerie (Jour X-22)

Alors que j'essaie de faire adopter l'idée à Chéri qui ne veut absolument rien savoir d'avoir une alliance, que ce serait quand même bien qu'il ait au moins quelque chose, à se faire mettre au doigt le jour du mariage, juste pour la beauté de la chose et le décorum, il trouve une solution:

-T'as juste à prendre un des Life Savers qui traînent sur le comptoir. On en étire un jaune et ça va être ben correct!

mardi 6 octobre 2009

Libre arbitre: allaitement suite et fin

Dans mon premier billet, j'ai émis une réflexion sur mon expérience personnelle. Comme je l'ai mentionné, j'ai fini par aimer cela et même plus adorer. Encore une fois le retour du balancier.

Je regardais ces mamans qui allaitent jusqu'à un an, 18 mois, deux ans, comme des espèces de bibittes venues d'une autre planète. Et maintenant je comprends.

Sauf que d'un autre côté, je me dois de parler de celles qui font le choix de NE pas allaiter. Il faut cesser de les regarder également comme si elles étaient des inconscientes, des dénaturées. Allaiter n'est pas pour tout le monde. L'intelligentsia mammaire se promène ici et là en prônant les valeurs du sein, de l'attachement parental mère-enfant, des bienfaits protecteurs et tutti quanti. On la connaît la chanson.

Sauf qu'en même temps, une mère qui ne pourra pas allaiter par choix personnel ou tout simplement par cause de problème mineur ou majeur, ne doit pas se faire tirer des roches par le reste du cercle social. Il y a tellement de pression à ce niveau que beaucoup de mamans se créent des psychoses avec cela, même si l'allaitement n'est pas pour elles.

Lorsque ça ne fonctionne pas, ça ne fonctionne pas. Les gourous de l'allaitement prôneront toujours qu'il y a une solution à tout problème. Oui, c'est vrai. Si pour réussir, il faut se munir d'un dispositif d'allaitement (petit tube qu'on entre dans la bouche du bébé en même temps que le sein), s'il faut boire trois tonnes de tisanes qui activent la production de lait, s'il faut à chaque fois se piquer à la morphine pour oublier la douleur causée par des mamelons gercés, crevassés, par des mastites à répétition...je décroche!

Oui, il y aura toujours une solution mais qui devra être adaptée à NOTRE capacité à gérer cette solution. Certaines iront au bout du monde pour pouvoir continuer alors que pour d'autres, ce sera trop si un ou des problèmes se présentent. Seront-elles de plus mauvaises mères pour autant?

Je ne crois pas. C'est bien beau l'allaitement mais d'un autre côté, sommes-nous en train de rendre la femme québécoise folle avec toute cette pression engendrée par ce courant? Lorsque je voyais les biberons gardés presque sous clé à l'hôpital, lorsque j'ai fait le choix d'en demander pour éviter que mon fils souffre de la faim, je me suis sentie incompétente, mauvaise, dénaturée. Pourquoi? Parce que tout le spot de lumière est branché sur le choix qu'une mère doit faire alors qu'elle vient de mettre son enfant au monde, qu'elle est fatiguée, émotive et qu'elle sent qu'elle n'a qu'une option, celle de mettre son enfant au sein. Et que si elle ne choisit pas cette option, elle vient de tomber dans la catégorie des sans desseins.

De grâce, soyons un peu moins dénigrants envers celles qui ne peuvent, par choix ou obligation, mettre le pied dans l'aventure.

La plupart de ma génération n'a pas été allaitée et on s'en tire pas si mal, non?


lundi 5 octobre 2009

L'allaitement: pas toujours facile...



En cette Semaine mondiale de l'allaitement, il m'était impossible de ne pas en discuter un peu.

Oui, j'allaite Laszlo depuis presque sept mois. Et j'en suis fière. Comme pas possible. C'était quelque chose que je voulais plus ou moins effectuer, avec en tête, si ça ne marche pas je ne m'obstinerai pas...

Et bien ça n'a pas vraiment marché et je me suis obstinée. Comme jamais je n'avais réussi à le faire dans ma vie. Tout était propice à ce que j'abandonne. Pas de lait à l'hôpital, pas vraiment de soutien lorsque j'ai débuté ce qui m'a causé de vilaines blessures. Ensuite, douleur atroce lors de la mise au sein et pour la finale, déshydratation totale de mon bébé ayant pour conséquence qu'il dut avoir un petit cathéter dans la main à deux jours de vie avec dose massive d'antibiotique. Je pleurais à chaque mise au sein et je me suis mise tellement de pression que je ne considérais aucunement l'option bouteille. Jusqu'à ce que je me dise qu'il n'était pas question que mon fils souffre de la faim parce que j'étais une foutue conne qui avait peur de la pression sociale et du jugement d'autrui.

Et les 3 derniers jours où je fus à l'hôpital, je ne voulais plus tenter l'allaitement. J'avais peur. La grosse chienne. Ça faisait mal! Et je me sentais si incompétente. Pourquoi partout ils disaient que c'était facile et que ça ne faisait pas mal?

L'infirmière avait apporté un tire-lait industriel et me disait de tirer mon lait, que ça m'aiderait. Il ne sortait rien. Et avec ce tire-lait qui tirait comme un boeuf devant une charrue, j'avais l'impression que même les méninges allaient me sortir par le bout du sein. Mais pas de lait. Y'avait rien.

J'ai eu ma montée de lait au 4ème jour. J'ai réussi à me tirer environ l'équivalent d'un bon crachat. J'étais si fière que je l'ai mis dans un petit gobelet et lorsque l'infirmière est venue me voir, je lui ai montré en faisant Talam! Elle semblait n'en avoir rien à foutre et surtout, ne semblait pas impressionnée par mon 3 ml de liquide. Moi, j'étais si contente.

De retour à la maison, j'ai essayé encore et encore. Le bébé dormait tout le temps, je n'étais pas capable de le réveiller. Personne n'avait eu la merveilleuse idée de m'avertir que lorsqu'on a une césarienne, les anti-douleurs avec codéine assomment le bébé.

À chaque jour, j'essayais et je trouvais ça pénible, difficile. Je me disais, une journée de plus, tiens une journée de plus. Fais-le pour lui!

À chaque jour durant le premier mois j'ai failli lâcher.

Et tout à coup, ça s'est mis à mieux aller. La douleur a lâché, le lait est apparu en quantité démesurée. J'ai même commencé à aimer ça. C'est si pratique.

Si je choisis d'en parler aujourd'hui c'est que je veux que les gens sachent que ce n'est pas si facile que ça pour tout le monde l'allaitement. Ça peut être même carrément insupportable. Il faut arrêter de crier sur tous les toite et de faire miroiter que c'est si naturel, que ça se fait tout seul. Pour certaines oui. Quelles chanceuses! Si quelqu'un m'avait dit que tout allait se replacer, que oui, c'était difficile et que ça finissait souvent par devenir facile, je ne sais pas si je l'aurais cru mais j'aurais pris mon mal en patience et aurais peut-être moins pensé à abandonner jour après jour. Je ne l'ai pas fait, pas parce que je croyais que ça deviendrait facile, je l'ai fait parce que je croyais que c'était ce qu'il y avait de mieux pour mon fils même si je me voyais vivre le pire des calvaires pendant encore des jours, des semaines ou même des mois...

Je vous laisse avec une réflexion prise dans l'encart sur la Semaine mondiale de l'allaitement et qui provient du Dr Christiane Laberge, médecin de famille réputée.

"L'allaitement maternel ce devrait être le premier choix, et c'est le meilleur, pas de doute là-dessus. Mais c'est un choix comme celui de fumer ou pas, comme celui de faire de l'exercice ou pas. La seule différence, c'est qu'il n'implique pas sa propre santé mais celle d'un autre être qui devrait être notre priorité. Ne pas faire ce choix, c'est une option. Mais il faut prendre la décision en connaissance de cause et en assumer pleinement la responsabilité.

Ça ne sert à rien de cacher certaines réalités aux futures mères. les six premières semaines d'allaitement, ce n'est pas toujours facile. En fait, quand c'est facile, ça constitue une exception. Mais au-delà de cette période d'apprentissage, et mieux encore après trois mois, c'est vraiment la solution de la liberté. Et c'est ça qu'il faut dire aux mamans. Si on leur présente toujours l'image de la mère allaitante en plein nirvana, elles vont se sentir incompétentes si tout ne va pas à la perfection, et ce sera un argument de plus pour abandonner l'allaitement:"on dit que c'est naturel, et pourtant je ne suis pas capable! J'ai mal aux seins, le bébé boit constamment, je suis fatiguée tout le temps...aussi bien abandonner!" "

Je n'ai pas abandonné et je prévois continuer encore un bon petit bout de temps. Aussitôt longtemps que Laszlo voudra bien. Mais si je me fie à mes débuts, j'aurais aimé que quelqu'un me dise les vraies affaires. Que quelqu'un me tienne ce genre de discours...